La nouvelle recrue de la N-VA, l'avocat d'assises Vic Van Aelst, n'arrête plus de faire des déclarations incendiaires à l'encontre des Francophones de Belgique, peu importe qu'ils soient Bruxellois ou Wallons. Après "Je veux bien être solidaire des Turcs, je ne veux plus l’être des Wallons", "Je n’ai jamais cru dans la bonne volonté des francophones, je n’y croirai jamais", voici "Di Rupo et Milquet violent notre langue"! Quel sera donc le prochain tube de DJ Vic?
BPlus remercie Vic Van Aelst pour son franc-parler et l'encourage vivement à continuer à nous faire part de ses états d'âme. En effet, il nous permet de nous rendre compte de la véritable nature du discours nationaliste porté par les militants N-VA: rejet absolu de tout ce qui n'est pas flamand, discours basé sur l'émotion et insultes stigmatisant l'ensemble d'une population sans distinction.
Est-ce vraiment ce genre de comportement politique qu'ont voulu plébiscité les électeurs flamands le 13 juin 2010? Ce genre de déclarations va-t-elle créer ne fût-ce qu'un seul emploi ou participer à l'effort d'équilibre budgétaire? BPlus est persuadé du contraire mais soutient Vic Van Aelst dans ses efforts! Vas-y Vic, tu peux faire mieux que ça...fais ressortir pour nous au grand jour le fond de la pensée nationaliste!
Boîte à idées socio-économiques, communautaires et politiques de Gilles Vanden Burre
mardi 31 mai 2011
samedi 28 mai 2011
Négocions par famille politique.
Depuis un peu plus d’une semaine, on a enfin l’impression de tenir une véritable bonne nouvelle en ce qui concerne ces interminables négociations gouvernementales : le Roi a nommé un formateur ! Cela signifie donc théoriquement que l’évolution des discussions est positive, que les points de vue se sont rapprochés, bref que chacun semble mûr pour monter dans le navire Di Rupo Ier. Mais il nous faut malheureusement déchanter. En effet, à la lecture de la presse du Nord et du Sud du pays, le niveau de confiance entre les partis n’a jamais été aussi faible, aucune avancée sur les principaux points de discorde n’est constatée et cette période de formation servirait uniquement de paravent le temps de trouver un moyen de prolonger le gouvernement en affaires courantes. Comme le résumait récemment le Standaard, « les chances que Di Rupo fasse un gouvernement avec la N-VA sont inexistantes, la distance (entre eux) est tout simplement trop grande ». La meilleure preuve en est que la N-VA n’a pas hésité à critiquer Elio Di Rupo dès que furent terminées ses premières consultations en tant que formateur. Dans une telle ambiance, aucune négociation ne peut aboutir, que ce soit en politique ou ailleurs. Dans ce cas, « qu’est-on donc occupé à faire ? » et « comment sortir de cette impasse ? » sont les deux questions légitimes que tout citoyen a le droit, voire le devoir, de se poser. Pour la première, il est conseillé d’interroger nos responsables politiques. Quant à la seconde, les paragraphes qui suivent constituent une tentative de réponse.
A côté de la désignation d’un formateur, une deuxième bonne nouvelle s’est en fait glissée dans les dépêches de ces derniers jours : les négociations vont s’élargir aux dossiers socio-économiques. Cela ne risque-t-il pas justement de compliquer davantage le schmilblick ? Que du contraire ! C’est l’occasion de réintroduire un concept qui semble avoir disparu dans les limbes de la politique belge : la famille politique. En effet, sur le terrain socio-économique, les familles libérale, socialiste, écologiste et socio-chrétienne devraient chacune se trouver sur la même longueur d’onde et seule une feuille de papier à cigarette devrait pouvoir séparer leur programme respectif de part et d’autre de la frontière linguistique. Concrètement, que le formateur demande à chaque famille politique (CD&V – CDH, SPA – PS, Groen – Ecolo et Open VLD – MR) de remettre une note sur ses priorités socio-économiques dans les dix jours. Si cet exercice réussit, cela créerait une solide base pour embrayer vers la négociation du programme gouvernemental proprement dit ; cela augmenterait le degré de confiance entre Flamands et Francophones, qui auraient réussi à se mettre d’accord avec leur homologue idéologique ; et cela réduirait le nombre de partenaires autour de la table (on passerait de 9 à 5). Last but not least, cela diminuerait le poids et l’influence de la N-VA dans les discussions vu qu’elle n’a pas de partenaire politique au Sud du pays.
On pourrait même pousser le bouchon plus loin et imaginer que chaque formation politique traite des écueils communautaires avec son alter-ego idéologique, sur base de la note de Wouter Beke. Les bleus, les oranges, les verts et les rouges remettraient alors ensemble leurs commentaires sur la solution envisagée pour régler BHV. Passés les obstacles socio-économiques et BHV, le ciel gouvernemental s’éclaircirait fortement.
Il est clair qu’une telle manière de procéder ne résoudrait pas tout du jour au lendemain et que la réforme de la loi de financement, pour ne prendre que ce seul exemple, restera vraisemblablement la principale pierre d’achoppement de la formation d’un exécutif fédéral. Néanmoins, ce changement de méthode dans les négociations n’apporterait que des avantages par rapport à la situation actuelle ou tout semble désespérément bloqué. Avec un objectif majeur : recréer de la confiance entre les partenaires.
Est-ce que les différent partis sont prêts ou auraient intérêt à se lancer dans cette nouvelle option ? En ce qui concerne les familles socialiste, écologiste et libérale, leurs relations paraissent toujours fort soudées et dégager des priorités socio-économiques communes ne devraient pas leur poser de problème majeur. Pour la famille socio-chrétienne, il est évident que les liens entre le CD&V et le CDH sont des plus distendus. Cela se situe cependant davantage au niveau des désaccords communautaires et un accord socio-économique devrait donc pouvoir être envisageable, avec un peu de bonne volonté. Enfin, la N-VA sera certainement opposée à un tel schéma car elle n’a rien à y gagner et elle risque de sortir du centre du jeu, ce qui est d’ailleurs un des objectifs de la formule. Il en revient alors aux autres partis de prouver que la recherche d’un accord global prend le pas sur des considérations électoralistes à court terme, quitte à se passer de la N-VA si celle-ci ne suit pas le mouvement.
Le changement de cap proposé ici ne représente bien sûr pas la panacée mais a l’ambition de relancer la dynamique actuelle des négociations qui a l’air totalement grippée, pour ne pas dire plus. Sur le fond, étant donné que tous les partis, hormis l’extrême droite, sont impliqués dans les discussions, peu de variations sont possibles. Il faut dès lors agir sur la forme et c’est le pari qui est pris ici : casser la logique de front flamand contre front francophone, retrouver de la confiance mutuelle entre tenants de la même ligne idéologique et négocier sur base de propositions concrètes couchées noir sur blanc. Cela fait bientôt un an que les 10 millions de Belges attendent qu’un accord soit bouclé et qu’au minimum tout soit tenté pour y arriver. Le volontarisme politique ne fait pas tout mais il est indispensable pour sortir de cette crise profonde. Clap, action !
A côté de la désignation d’un formateur, une deuxième bonne nouvelle s’est en fait glissée dans les dépêches de ces derniers jours : les négociations vont s’élargir aux dossiers socio-économiques. Cela ne risque-t-il pas justement de compliquer davantage le schmilblick ? Que du contraire ! C’est l’occasion de réintroduire un concept qui semble avoir disparu dans les limbes de la politique belge : la famille politique. En effet, sur le terrain socio-économique, les familles libérale, socialiste, écologiste et socio-chrétienne devraient chacune se trouver sur la même longueur d’onde et seule une feuille de papier à cigarette devrait pouvoir séparer leur programme respectif de part et d’autre de la frontière linguistique. Concrètement, que le formateur demande à chaque famille politique (CD&V – CDH, SPA – PS, Groen – Ecolo et Open VLD – MR) de remettre une note sur ses priorités socio-économiques dans les dix jours. Si cet exercice réussit, cela créerait une solide base pour embrayer vers la négociation du programme gouvernemental proprement dit ; cela augmenterait le degré de confiance entre Flamands et Francophones, qui auraient réussi à se mettre d’accord avec leur homologue idéologique ; et cela réduirait le nombre de partenaires autour de la table (on passerait de 9 à 5). Last but not least, cela diminuerait le poids et l’influence de la N-VA dans les discussions vu qu’elle n’a pas de partenaire politique au Sud du pays.
On pourrait même pousser le bouchon plus loin et imaginer que chaque formation politique traite des écueils communautaires avec son alter-ego idéologique, sur base de la note de Wouter Beke. Les bleus, les oranges, les verts et les rouges remettraient alors ensemble leurs commentaires sur la solution envisagée pour régler BHV. Passés les obstacles socio-économiques et BHV, le ciel gouvernemental s’éclaircirait fortement.
Il est clair qu’une telle manière de procéder ne résoudrait pas tout du jour au lendemain et que la réforme de la loi de financement, pour ne prendre que ce seul exemple, restera vraisemblablement la principale pierre d’achoppement de la formation d’un exécutif fédéral. Néanmoins, ce changement de méthode dans les négociations n’apporterait que des avantages par rapport à la situation actuelle ou tout semble désespérément bloqué. Avec un objectif majeur : recréer de la confiance entre les partenaires.
Est-ce que les différent partis sont prêts ou auraient intérêt à se lancer dans cette nouvelle option ? En ce qui concerne les familles socialiste, écologiste et libérale, leurs relations paraissent toujours fort soudées et dégager des priorités socio-économiques communes ne devraient pas leur poser de problème majeur. Pour la famille socio-chrétienne, il est évident que les liens entre le CD&V et le CDH sont des plus distendus. Cela se situe cependant davantage au niveau des désaccords communautaires et un accord socio-économique devrait donc pouvoir être envisageable, avec un peu de bonne volonté. Enfin, la N-VA sera certainement opposée à un tel schéma car elle n’a rien à y gagner et elle risque de sortir du centre du jeu, ce qui est d’ailleurs un des objectifs de la formule. Il en revient alors aux autres partis de prouver que la recherche d’un accord global prend le pas sur des considérations électoralistes à court terme, quitte à se passer de la N-VA si celle-ci ne suit pas le mouvement.
Le changement de cap proposé ici ne représente bien sûr pas la panacée mais a l’ambition de relancer la dynamique actuelle des négociations qui a l’air totalement grippée, pour ne pas dire plus. Sur le fond, étant donné que tous les partis, hormis l’extrême droite, sont impliqués dans les discussions, peu de variations sont possibles. Il faut dès lors agir sur la forme et c’est le pari qui est pris ici : casser la logique de front flamand contre front francophone, retrouver de la confiance mutuelle entre tenants de la même ligne idéologique et négocier sur base de propositions concrètes couchées noir sur blanc. Cela fait bientôt un an que les 10 millions de Belges attendent qu’un accord soit bouclé et qu’au minimum tout soit tenté pour y arriver. Le volontarisme politique ne fait pas tout mais il est indispensable pour sortir de cette crise profonde. Clap, action !
vendredi 13 mai 2011
Dans la gueule du lion!
La semaine dernière, j’étais invité à débattre sur l’actuelle impasse politique par la jeune Chambre de Commerce d’Hasselt (JCI Hasselt). Le panel de débatteurs réunissait le Président du Mouvement flamand (indépendantiste), un professeur néerlandophone des Facultés universitaires de Namur (et conseiller de la N-VA), un représentant de la Voka (patronat flamand) et un syndicaliste ACLVB (libéral). Quant à moi, je représentais le point de vue de BPlus (pro-belge et pro-fédéral donc) et non celui des partis francophones, … nuance pas évidente à comprendre pour certaines personnes présentes dans la salle. Celle-ci était composée d’une cinquantaine de personnes, dont des membres du Mouvement flamand (plutôt âgés) et des membres de la Chambre de Commerce organisant le débat (plutôt jeunes). Quel intérêt de relater cet événement au demeurant classique, particulièrement dans le contexte institutionnel du moment ? Outre un éclairage sur « la crise vue de Flandre » et sur les positions nationalistes en particulier, je dois bien avouer que je me suis senti tel un négociateur francophone, devant défendre mon point de vue face à un confédéraliste convaincu (Voka) et à deux séparatistes pure souche, représentant de surcroît la majorité des intervenants (3 sur 5). Ce rapport de force est en effet comparable à la configuration politique flamande actuelle à laquelle font face les responsables francophones : la N-VA et le CD&V formant presque une majorité, flanqués d’une gauche affaiblie mais défendant toujours un modèle fédéral fort, à l’image du syndicaliste dans le débat qui était souvent relégué au rôle de « gauchiste de service ». De nombreux enseignements ont donc pu être tirés de cette expérience, au-delà de la difficulté à garder son calme durant les discussions,
Tout d’abord, la batterie d’arguments nationalistes clichés utilisés depuis 20 ans a encore de beaux jours devant elle. Entre « les transferts allègent la douleur mais ne soignent pas le mal », « Bruxelles est gérée de manière inefficace à cause des baronnies francophones » et « le PS veut augmenter les impôts et promeut le status quo», la mélodie et les paroles n’ont pas varié d’une note. La seule évolution substantielle est la grande sympathie portée à la Wallonie et aux Wallons…mais teintée d’une vicieuse bienveillance: la Wallonie marche aujourd’hui tellement mieux et les Wallons sont à ce point fantastiques (ce dont personne ne doute…) qu’ils méritent plus de responsabilités, voire d’avoir leur propre nation indépendante ! Avec comme corollaire, la fin des transferts et de la solidarité bien sûr. Pour rappel, une scission de la sécurité sociale provoquerait une augmentation de la pauvreté de 20% en Wallonie, précision qui fit toutefois légèrement sourciller.
Ensuite, sur le fond, il était intéressant de comparer les différents argumentaires. Pour le Président du Mouvement flamand, la cause était entendue, la Flandre devait devenir indépendante le plus vite possible car la « voiture Belgique » était bonne pour la casse. Le cas de Bruxelles serait réglé par référendum à l’issue duquel les Bruxellois francophones auraient la sagesse de choisir le rattachement à la Flandre et ce, pour des raisons évidentes de bon sens. C’est à ce moment-là que j’ai manqué de m’étouffer en buvant une gorgée d’eau !
Le professeur néerlandophone des FUNDP et proche de la N-VA a défendu une vision confédéraliste poussée à l’extrême. C’est en fait un « séparatiste de cœur » qui se rend compte qu’avec Bruxelles, son rêve ultime n’est pas réalisable. Selon lui, il faut dès lors se demander ce qu’on souhaite encore faire ensemble, application du fameux article 35 de la Constitution, mais à l’entendre, cela ne représente pas grand-chose. De l’intérieur à la justice, en passant par les soins de santé et les allocations de chômage, tout doit en effet passer sous le bistouri de la scission. Le représentant de la Voka avait un discours moins extrême et donnait l’impression que « l’institutionnel pur » (BHV en tête) l’intéressait moins. L’important pour lui, c’est le socio-économique et son discours se focalise sur quatre axes clairs qui résonnent également comme des concepts récurrents depuis un an : la responsabilisation ou le fait d’être récompensé lorsqu’on prend de bonnes mesures politiques au niveau régional, la modification de la loi de financement, le transfert de la totalité de la politique de l’emploi vers les Régions et la réforme des institutions intra-bruxelloises. Une vision très confédérale que l’on pourrait résumer par « chacun reste maître chez soi ». Même la Communauté urbaine, permettant à Bruxelles de collaborer plus étroitement avec sa périphérie en matière de transport et d’emploi, ne trouve plus grâce à ses yeux car cela reviendrait à un élargissement déguisé. Enfin, le dernier interlocuteur provenant du monde syndical a insisté sur le maintien d’une sécurité sociale forte et sur une réforme de l’Etat qui ait du sens, au contraire d’une réforme idéologique portée par un nationalisme aveugle.
Rien de très réjouissant donc, me direz-vous ? Il faut à nouveau nuancer. Au niveau du panel d’interlocuteurs, les discours étaient, il est vrai, en majeure partie radicaux. Au niveau du public présent, c’était beaucoup plus contrasté et j’ai pu le remarquer durant le drink qui a suivi le débat. De nombreuses personnes exprimaient en effet leur ras-le-bol du blocage actuel, l’attribuant surtout à la frilosité francophone, mais n’en concluaient pas pour autant à la fin du pays. Plusieurs membres du Mouvement flamand m’ont d’ailleurs interpellé pour me dire qu’ils ne voulaient pas la « mort de la Belgique », un scoop en soi, mais que nous (sous-entendu les Francophones) devions aller de l’avant, réformer le pays et donner plus d’autonomie à la Flandre.
En conclusion de cette soirée, trois recommandations à destination de nos négociateurs francophones me sautent aux yeux : restez fermes sur la sécurité sociale, voire réduisez ce qui avait été concédé dans la note Vande Lanotte (scission d’une partie des soins de santé et des allocations familiales) car l’ensemble des syndicats vous soutiendra ; approfondissez la révision de la loi de financement autant que faire se peut ; et scindez BHV au plus vite, moyennant compensations, car ce symbole reste un frein immense au retour de la confiance mutuelle. Un accord basé sur ces principes aura le soutien de la majeure partie de l’opinion publique flamande. Avec la N-VA si possible, pour des raisons démocratiques, sans ce parti s’il le faut car ses conseillers et supporters donnent effectivement l’impression de tenir la notion de compromis en horreur !
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