Cher Monsieur le Député-Bourgmestre,
Cher Monsieur Maingain,
Depuis une semaine environ, avec un point culminant durant le week-end des 10 et 11 septembre, vous ne cessez de torpiller les négociations institutionnelles en cours, cruciales quant à l’avenir de notre pays et au bien-être de ses habitants. Pour ce faire, vous utilisez une méthode qui a largement fait ses preuves dans le passé : stigmatiser l’autre Communauté (la Flandre en l’occurrence), la rendre coupable de tous les maux, affubler ses responsables politiques d’adjectifs peu flatteurs, voire insultants, et développer à l’extrême un langage guerrier. Comment en effet interpréter autrement vos récentes déclarations traitant les Flamands de « tricheurs » ou leur politique vis-à-vis de Bruxelles de « massacre » ? Sans oublier vos propos des dernières années comparant l’attitude du gouvernement flamand envers les bourgmestres non nommés à celle des Nazis durant l’occupation allemande ou qualifiant Yves Leterme « d’autiste ». C’est exactement le même procédé utilisé par Bart De Wever au Nord du pays lorsqu’il compare les Wallons à des junkies en manque d’argent flamand ou tolère les propos de Vic Van Aelst accusant les responsables wallons de « violer » la langue néerlandaise. Au niveau de la forme, c’est donc tout aussi odieux et inacceptable. Comme moi, vous savez que la violence verbale représente souvent un prélude à la violence physique et je n’ose imaginer que vous envisagiez de prendre une telle direction.
Au niveau du fond de votre discours, je reconnais que vos positions sont différentes de celles de la N-VA, qui souhaite scinder le pays au plus vite. De votre côté, vous maintenez une position ferme (l’unique de votre programme à mon sens) : l’élargissement de la Région de Bruxelles-Capitale face à toute nouvelle revendication institutionnelle flamande. C’est votre droit le plus strict et cette position n’a rien de choquant à fortiori. Le problème est que nous évoluons dans une démocratie fonctionnant selon le système proportionnel et que toutes les idées de tous les partis ne peuvent donc pas être reprises. Le besoin de négocier et de trouver un compromis est par conséquent vital. Cette notion semble vous échapper et votre unique réaction lorsque votre programme n’est pas appliqué consiste à faire échouer l’ensemble des discussions. En d’autres termes, après moi le déluge, si on ne se plie pas à vos oukases. Vous avouerez que c’est tout à fait déplacé étant donné que votre formation politique, le FDF, ne représente que 2% des élus à la Chambre (3 sur 150). Vous qui mettez si souvent les droits démocratiques en avant, veuillez également balayer devant votre porte et ne prenez pas en otage les 9.940.000 Belges n’ayant pas voté pour vous.
Par ailleurs, vous vous présentez régulièrement comme un rempart contre le séparatisme, un ennemi des nationalistes flamands et un défenseur des droits électoraux des Francophones de la périphérie. Ces deux premiers chevaux de bataille étant partagés par l’asbl BPlus, je vous encourage plutôt à prôner l’instauration d’une circonscription électorale nationale. Celle-ci donnerait en effet la possibilité à tous les Francophones habitant en Flandre de voter pour des listes du Sud du pays, permettrait à chaque candidat de faire campagne de part et d’autre de la frontière linguistique, et créerait une véritable dynamique politique fédérale. En somme, un remède idéal au nationalisme flamand. Pourquoi ne défendez-vous donc pas cette mesure qui répondrait aussi à vos préoccupations ? Auriez-vous peur de vous présenter devant l’électeur flamand et de vous adresser à lui dans sa langue?
Pour être tout à fait honnête, je vous soupçonne de défendre à tout prix l’élargissement de la Région bruxelloise pour des raisons purement électoralistes et émotionnelles. Au niveau électoral, la scission de l’arrondissement électoral de B-H-V signifie de facto la mort du FDF qui réalise en périphérie ses plus gros scores électoraux. En ce qui concerne la dimension émotionnelle, je comprends que votre Belgique rêvée soit celle de l’Expo’58, unitaire et dominée par une élite francophone unilingue. Mais depuis lors, au risque de vous décevoir, le monde a changé et la Belgique aussi. Nous vivons aujourd’hui dans un Etat fédéral, composé d’entités autonomes, avec des jeunes tournés vers l’Europe et le monde dès leurs études, des écoles d’immersion florissant en Wallonie et une économie globalisée accentuant l’interdépendance économique entre nos 3 Régions. Les combats de langues, frontières, couloirs et territoires sont dépassés depuis plusieurs générations. Et c’est tant mieux.
Cher Monsieur le Député-Bourgmestre, cher Monsieur Maingain, vous avez bien sûr le droit de défendre vos idées, peu importe leur pertinence, mais je vous demande solennellement de dominer votre recours systématique à l’insulte et la caricature envers l’autre Communauté. Vous savez que nous sommes au cœur d’une négociation historique dont va dépendre le quotidien des 10 millions de Belges, en termes de pension, de pouvoir d’achat, de soins de santé et d’emploi. Ne faîtes pas tout basculer en vous rendant totalement imbuvable auprès des partenaires politiques du Nord du pays. Arrêtez de jouer au Churchill des temps modernes, les chars flamands ne sont pas à l’entrée de Bruxelles et les discours guerriers ne font, fort heureusement, plus recette en Europe occidentale depuis longtemps ! Redevenez raisonnable dans vos propos et votre comportement politique. Même si cela paraît fort improbable, je suis sûr que vous et votre parti en sortirez grandis, au même titre que la qualité du débat public dans notre pays.
Cher Monsieur Maingain,
Depuis une semaine environ, avec un point culminant durant le week-end des 10 et 11 septembre, vous ne cessez de torpiller les négociations institutionnelles en cours, cruciales quant à l’avenir de notre pays et au bien-être de ses habitants. Pour ce faire, vous utilisez une méthode qui a largement fait ses preuves dans le passé : stigmatiser l’autre Communauté (la Flandre en l’occurrence), la rendre coupable de tous les maux, affubler ses responsables politiques d’adjectifs peu flatteurs, voire insultants, et développer à l’extrême un langage guerrier. Comment en effet interpréter autrement vos récentes déclarations traitant les Flamands de « tricheurs » ou leur politique vis-à-vis de Bruxelles de « massacre » ? Sans oublier vos propos des dernières années comparant l’attitude du gouvernement flamand envers les bourgmestres non nommés à celle des Nazis durant l’occupation allemande ou qualifiant Yves Leterme « d’autiste ». C’est exactement le même procédé utilisé par Bart De Wever au Nord du pays lorsqu’il compare les Wallons à des junkies en manque d’argent flamand ou tolère les propos de Vic Van Aelst accusant les responsables wallons de « violer » la langue néerlandaise. Au niveau de la forme, c’est donc tout aussi odieux et inacceptable. Comme moi, vous savez que la violence verbale représente souvent un prélude à la violence physique et je n’ose imaginer que vous envisagiez de prendre une telle direction.
Au niveau du fond de votre discours, je reconnais que vos positions sont différentes de celles de la N-VA, qui souhaite scinder le pays au plus vite. De votre côté, vous maintenez une position ferme (l’unique de votre programme à mon sens) : l’élargissement de la Région de Bruxelles-Capitale face à toute nouvelle revendication institutionnelle flamande. C’est votre droit le plus strict et cette position n’a rien de choquant à fortiori. Le problème est que nous évoluons dans une démocratie fonctionnant selon le système proportionnel et que toutes les idées de tous les partis ne peuvent donc pas être reprises. Le besoin de négocier et de trouver un compromis est par conséquent vital. Cette notion semble vous échapper et votre unique réaction lorsque votre programme n’est pas appliqué consiste à faire échouer l’ensemble des discussions. En d’autres termes, après moi le déluge, si on ne se plie pas à vos oukases. Vous avouerez que c’est tout à fait déplacé étant donné que votre formation politique, le FDF, ne représente que 2% des élus à la Chambre (3 sur 150). Vous qui mettez si souvent les droits démocratiques en avant, veuillez également balayer devant votre porte et ne prenez pas en otage les 9.940.000 Belges n’ayant pas voté pour vous.
Par ailleurs, vous vous présentez régulièrement comme un rempart contre le séparatisme, un ennemi des nationalistes flamands et un défenseur des droits électoraux des Francophones de la périphérie. Ces deux premiers chevaux de bataille étant partagés par l’asbl BPlus, je vous encourage plutôt à prôner l’instauration d’une circonscription électorale nationale. Celle-ci donnerait en effet la possibilité à tous les Francophones habitant en Flandre de voter pour des listes du Sud du pays, permettrait à chaque candidat de faire campagne de part et d’autre de la frontière linguistique, et créerait une véritable dynamique politique fédérale. En somme, un remède idéal au nationalisme flamand. Pourquoi ne défendez-vous donc pas cette mesure qui répondrait aussi à vos préoccupations ? Auriez-vous peur de vous présenter devant l’électeur flamand et de vous adresser à lui dans sa langue?
Pour être tout à fait honnête, je vous soupçonne de défendre à tout prix l’élargissement de la Région bruxelloise pour des raisons purement électoralistes et émotionnelles. Au niveau électoral, la scission de l’arrondissement électoral de B-H-V signifie de facto la mort du FDF qui réalise en périphérie ses plus gros scores électoraux. En ce qui concerne la dimension émotionnelle, je comprends que votre Belgique rêvée soit celle de l’Expo’58, unitaire et dominée par une élite francophone unilingue. Mais depuis lors, au risque de vous décevoir, le monde a changé et la Belgique aussi. Nous vivons aujourd’hui dans un Etat fédéral, composé d’entités autonomes, avec des jeunes tournés vers l’Europe et le monde dès leurs études, des écoles d’immersion florissant en Wallonie et une économie globalisée accentuant l’interdépendance économique entre nos 3 Régions. Les combats de langues, frontières, couloirs et territoires sont dépassés depuis plusieurs générations. Et c’est tant mieux.
Cher Monsieur le Député-Bourgmestre, cher Monsieur Maingain, vous avez bien sûr le droit de défendre vos idées, peu importe leur pertinence, mais je vous demande solennellement de dominer votre recours systématique à l’insulte et la caricature envers l’autre Communauté. Vous savez que nous sommes au cœur d’une négociation historique dont va dépendre le quotidien des 10 millions de Belges, en termes de pension, de pouvoir d’achat, de soins de santé et d’emploi. Ne faîtes pas tout basculer en vous rendant totalement imbuvable auprès des partenaires politiques du Nord du pays. Arrêtez de jouer au Churchill des temps modernes, les chars flamands ne sont pas à l’entrée de Bruxelles et les discours guerriers ne font, fort heureusement, plus recette en Europe occidentale depuis longtemps ! Redevenez raisonnable dans vos propos et votre comportement politique. Même si cela paraît fort improbable, je suis sûr que vous et votre parti en sortirez grandis, au même titre que la qualité du débat public dans notre pays.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe travaille pour Newsring.fr, le site de débat lancé par Frédéric Taddeï, et je me permets de vous contacter car nous venons de lancer un débat qui pourrait vous intéresser, et nous serions ravis que vous partagiez votre point de vue.
«Pour la plupart de nos concitoyens, la Belgique a encore un sens», s'est félicité le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, après l'adoption par le Parlement du projet de loi scindant l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV).
Vendredi 13 juillet, les députés ont adopté la scission électorale et judiciaire de l'arrondissement BHV par 106 voix contre 42. Le texte prévoit que les francophones installés en territoire flamand ne puissent plus voter pour des candidats issus de Flandre, sauf dérogation pour six communes à majorité francophone, où les électeurs auront le choix de voter pour des listes flamandes ou francophones. Sur le plan judiciaire, le projet acte également la création de deux parquets. L'un francophone à Bruxelles, l'autre néerlandophone à Hal-Vilvorde.
Si le Premier ministre Elio Di Rupo n'a pas caché son enthousiasme en saluant la levée «du plus gros obstacle entre les Flamands et les Francophones», d'aucuns sont plus prudents, comme l'explique La Croix.fr : «si cette scission ne s’accompagne pas d’un esprit de cohabitation entre Flamands et Wallons, tous les espoirs belges pourraient tomber à l’eau».
Par ailleurs, les nationalistes de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), principal parti d'opposition, qui avait pourtant fait de la scission de BHV leur fer de lance, ont voté contre le texte. ces derniers jugent que les partis flamands de la majorité ont fait «trop de concessions aux francophones».
La suppression du dernier arrondissement bilingue du pays va-t-elle permettre de calmer les tensions communautaires en Belgique ? (http://www.newsring.fr/monde/1150-la-belgique-est-elle-sauvee/)
Pour participer, il suffit de se connecter sur le site (à l’aide de Facebook, Google+ ou LinkedIn) et de cliquer sur “contribuer au débat”. Nous pouvons également vous créer un compte indépendant des réseaux sociaux si vous le souhaitez (attention le compte doit être nominatif).
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me recontacter.
Bien à vous et bonne journée,
--
Jérémy
Community Manager pour Newsring.fr
Facebook : Newsring.fr
Twitter : @Newsring_fr
Merci pour message.
SupprimerJe me suis bien enregistré sur le site Newsring et j'ai participé au débat sur le futur de la Belgique suite à la scission de BHV.
A disposition pour intervenir dans les prochains débats que vous organiserez sur le futur de la Belgique.
Gilles Vanden Burre
gilles.vandenburre@bplus.be