Ce titre peut évidemment paraître bizarre comme premier billet de ce blog mais je vais essayer d'expliquer clairement comment je suis arrivé à associer ces trois noms dans une même phrase.
Tout ceci provient en fait des activités de mes deux dernières soirées: j'ai regardé le reportage sur la campagne d'Obama dimanche soir sur RTL-TVI et ai été voir Invictus ce lundi soir au cinéma.
Le reportage sur la campagne d'Obama était vraiment passionnant. On pouvait en effet constater comment cet homme, doté d'un charisme hors norme, motivait continuellement ses troupes par des discours enflammés, des remarques attentionnées et une attitude de vainqueur. Que ce soit en Iowa, la veille du premier caucus des primaires démocrates, après la première "semi défaite" du New Hampshire ou en acceptant officiellement sa nomination à la convention démocrate, il rappellait constamment à ses militants qu'ils étaient là pour écrire l'Histoire, pour faire changer profondément les choses et pour montrer qu'un Noir pouvait devenir Président de la première puissance mondiale. C'était vraiment émouvant, qu'on défende ou non ses idées, et de nombreux jeunes volontaires fondaient souvent en larmes en réalisant qu'un truc incroyable était en train de se produire... Un membre de la communauté minoritaire noire, élevé comme un blanc, était en train de réaliser l'impossible: plaire à l'ensemble des citoyens américains, peu importe leur race, leurs origines ou leur condition sociale.
Concernant le dernier film de Clint Eastwood, Invictus, c'est un autre grand homme qui est mis à l'honneur: Nelson Mandela. Sans rentrer dans les détails, le film raconte en effet comment le premier président noir d'Afrique du Sud s'est personnellement mobilisé derrière l'équipe nationale de rugby en 1995 afin qu'elle gagne la Coupe du monde. Son but était en fait de montrer que le pays tout entier pouvait se retrouver derrière cette équipe bien qu'elle soit composée quasi exclusivement de blancs et qu'elle représente le sport par excellence des Afrikaners. Mandela s'est donc fait lui-même violence (en prison, il supportait systématiquement l'équipe jouant contre les Springboks) afin de plaire à ses ennemis de toujours et de mener son pays à la réconciliation.
Suite à ces deux moments audiovisuels forts, je me suis naivement demandé pourquoi nous n'avions pas (encore?) de tels personnages en politique belge. Je ne souhaitais bien sûr pas comparer les différents contextes historiques (apartheid, ségrégation raciale aux USA et histoire de Belgique), ce serait ridicule, ni disserter au sujet des niveaux de charisme en présence. Je me disais juste, tiens, pourquoi n'a-t-on pas un responsable politique qui essaye de clairement plaire à l'autre Communauté ou en tout cas de représenter le caractère multiculturel de notre pays? J'imaginais un Mouscronnais d'origine congolaise qui aurait vécu depuis ses 18 ans à Courtrai ou un Hasseltois de mère liégeoise qui vivrait à Bruxelles depuis 15 ans... puis j'ai réalisé qu'il y avait une personnalité de premier plan qui correspondait presque parfaitement à ce casting: Yves Leterme! Bon sang mais c'est bien sûr! Né au croisement de la Flandre, de la France et de la Wallonie, de père francophone et de mère flamande, leader des sociaux-chrétiens flamands et grand supporter du Standard... Que demander de plus?
Depuis juin 2007, il n'est pourtant jamais vraiment rentré dans ce costume de Premier de tous les Belges et on ne peut pas dire que sa popularité ait grandi du côté francophone, tout en chutant du côté flamand. Néanmoins, il paraît qu'il change ou qu'il est en train de changer... son nouveau fédéralisme de coopération serait-il un signe avant-coureur de cette renaissance? C'est en tout cas à espérer et à souhaiter. Comme la période des voeux n'est pas encore terminée (elle court jusqu'au 31/01), je formule dès lors le voeu qu'Yves devienne notre Obama, notre Mandela à nous, qu'il nous transporte vers la réconciliation communautaire... et vers la victoire à l'Euro 2012. Yves, JA, jij kan!
:-)... Oui, on peut le souhaiter. Mais les gens qui ont un vrai charisme sont rares, et ça ne s'apprend pas. On l'a ou pas.
RépondreSupprimerCe serait bien, un politicien belge qui nous transporterait et nous unirait...
Personnellement, je ne miserais pas trop sur Leterme, car même si il change de tactique, il reste et restera toujours quelqu'un élu en Flandre, qui ne peut s'occuper que de sa région sans se soucier du reste du pays, d'autant plus qu'il soutient toujours une forme d'apartheid (!) linguistique.
RépondreSupprimerJ'ai aussi vu Invictus, exellent film bien que les scènes de Rugby (surtout la dernière) étaient un peu longue à mon gout.
RépondreSupprimerSur le reste, Yves Leterme, comme la plupart de ses anciens (Guy V. inclus) va, à mon avis, subir une cure de Gouvernement Fédéral (si il ne l'a pas déjà fait quand il était Ministre des affaires étrangères). Autrement dit, libéré de son carcan régional, il va découvrir que la Belgique vaut plus que Le Roi, la bière et le foot. Peut-être deviendra-t-il un bon Premier.
Malheureusement, le suivant sera encore pire, il s'améliorera puis laissera la place au suivant. Cette situation ne peut pas continuer. Il faut améliorer les liens entre le fédéral et les régions pour permettre une meilleur compréhension de chacun.
J'adore cet article même si je viens un peu tard, mais je formulerais moi aussi un léger doute concernant le charisme de notre premier: nous avons récemment vu une émission sur la communication gestuelle (très intéressante) et Leterme était... loin loin loin dans la course... Et quant à son revirement, et bien, j'ai quelques doutes: son désir profond, il l'a proclamé haut et fort avant ou afin de devenir premier ministre. Ne me dites pas que c'est de gaité de coeur qu'il connait le revirement (la soumission serait plus juste) actuel. Hélàs!
RépondreSupprimerJe vous souhaite une excellente soirée!
Pour la partie politique, je laisse une chance a Leterme... Jij Kan comme tu dis !
RépondreSupprimerSinon au niveau culturel je miserai plus sur Baloji (rappeur congolais ex-starflam).
Il est né au Congo, a vécu presque toute sa vie en Belgique a Liège et est en couple avec une Gantoise.
Starflam, ce groupe liégeois, et Baloji lui même sont très respecté en Flandre et est un exemple a suivre je pense. Il avait réalisé une chanson sur leur premier album intitulé "ce plat pays"...
Voici un extrait que je ne resiste pas a partager :
Vise comment le climat s'est aggravé ces dernières années
Les élans séparatistes sont à la une plus que jamais
un mur tombe et dans l'ombre, c'est un autre que l'on bâtit
Et c'est toujours le peuple qui en patit
La Belgique est mise en hypothèse comme au monopoly
quant au vox-populi, il y a longtemps qu'il est aboli
Comment peut-on espérer l'unité d'un pays
Quand celui-ci ne doit qu'à sa dette le fait de sa survie
qu'il est affublé d'un système adminsitratif débile
qu'une guerre des polices notoire, le rend encore plus fébrile
que des politiciens véreux agissent en toute impunité
sans etre inquiétés, sous le couvert de l'immunité ?
Une démocratie à deux vitesses quand le droit de vote
devient un devoir
Si ca vous interesse de voir ce que fait Baloji aujourd'hui :
http://www.monsieurm.be/blog/2010/02/04/baloji-quand-le-retour-aux-sources-murit-un-rappeur-belge/